Table des matières
- L’intérêt des neurosciences dans le management
- Les deux circuits de décision
- Les quadrants de l’intelligence émotionnelle
- Les émotions au travail
- L’importance des interactions dans le travail
- La mémoire du futur et la prise de décision
- Les capacités d’attention dans la prise de décision
- Développer l’agilité décisionnelle
- La souffrance au travail
- Conclusion
L’intelligence émotionnelle joue un rôle crucial dans la prise de décision, aux côtés de la raison. Alors que Descartes mettait principalement l’accent sur la raison, les neurosciences révèlent aujourd’hui que les émotions sont tout aussi importantes dans le processus de décision. Brigitte Dubreucq, dirigeante du cabinet COHeRenS et cofondatrice de l’Institut NeuroSystémique, nous éclaire sur ce sujet.
L’intérêt des neurosciences dans le management
Brigitte Dubreucq s’est intéressée au rôle des émotions dans le management grâce aux travaux du psychologue américain Daniel Goleman. Ce dernier a popularisé le concept d’intelligence émotionnelle et a approfondi sa compréhension en se penchant sur les liens entre émotions et prise de décision. En collaboration avec Bernadette Lecerf-Thomas, spécialiste du coaching organisationnel, Brigitte a développé un cycle d’ateliers visant à exploiter les découvertes des neurosciences sur le fonctionnement du cerveau et à les rendre utilisables par les managers.
Les deux circuits de décision
Le monde scientifique reconnaît aujourd’hui que le cerveau humain dispose de deux circuits neuronaux pour prendre des décisions. Le premier circuit est émotionnel et fonctionne sur le principe de l’action-réaction. Il est très utile en situation de danger immédiat. Le deuxième circuit est cérébral et mobilise notre système de raisonnement. Il traite plus d’informations et est plus lent pour prendre une décision. Comprendre nos émotions nous permet de limiter l’impact de la réaction émotionnelle et de laisser la raison prendre le relais. Ainsi, la combinaison de la raison et des émotions s’avère la plus bénéfique pour la prise de décision.
Les quadrants de l’intelligence émotionnelle
Dans le modèle de l’intelligence émotionnelle développé par Daniel Goleman, il existe quatre quadrants complémentaires : prendre conscience de ses émotions, gérer ses comportements, prendre conscience des émotions d’autrui et gérer les comportements relationnels. L’accompagnement des managers consiste principalement à travailler sur la prise de conscience des émotions, en les repérant, les « labellisant », les évaluant et en identifiant ses propres modes de fonctionnement émotionnel. Cette prise de conscience permet de réagir de manière appropriée, notamment pour moduler les effets du stress et prévenir les conflits.
Les émotions au travail
Si les émotions sont de plus en plus prises en compte dans le monde professionnel, certaines méthodes visant à « garder le sourire » et à valoriser exclusivement les émotions positives sont remises en question. Il est important de reconnaître et de partager toutes les émotions, y compris la colère ou la peur. Le rôle du manager est de questionner les collaborateurs sur leurs émotions et de comprendre pourquoi ils les ressentent. Cela permet de mettre en lumière la façon dont les émotions et la mémoire influencent nos perceptions.
L’importance des interactions dans le travail
Les interactions sont au cœur de nombreux métiers et particulièrement pour les managers. Le monde du travail évolue rapidement, avec des relations de plus en plus diversifiées. Les managers doivent désormais animer des équipes multiculturelles et composer avec des individus ayant des références différentes. La prise de décision devient de plus en plus complexe, en raison de l’environnement incertain et en constante évolution. Il est essentiel d’intégrer tous ces paramètres pour prendre des décisions éclairées.
La mémoire du futur et la prise de décision
La mémoire joue un rôle clé dans la prise de décision. Notre capacité à anticiper et à imaginer le futur dépend de nos expériences passées et de notre bagage cognitif. Au sein d’une équipe de travail, la mémoire du futur dépend de l’assemblage des mémoires individuelles. Le manager doit capitaliser sur ces différentes mémoires pour disposer de représentations multiples du monde et trouver des pistes d’action.
Les capacités d’attention dans la prise de décision
La prise de décision fait appel à nos capacités d’attention. Se focaliser sur quelque chose peut nous rendre aveugles aux autres informations. Le manager doit donc développer des schémas attentionnels différenciés pour être en mesure de prendre des décisions éclairées. Il est important de prendre en compte toutes les données disponibles et de les prioriser en fonction du contexte. L’animation managériale implique un temps pour partager, échanger et construire une représentation commune, ainsi qu’un temps pour décider. Il est crucial de ne pas confondre ces deux temps au détriment de la qualité de la décision.
Développer l’agilité décisionnelle
Il est possible de développer l’agilité décisionnelle en acceptant de remettre en question ses schémas préétablis et ses croyances. Chacun a la capacité de transformer ses perceptions, son attention et sa mémoire pour agir différemment. Le manager peut choisir de se transformer et d’agir sur les cinq composantes de l’ESN (Espace de Travail Neuronal). Pour cela, il doit explorer chacune de ces composantes et comprendre comment elles interagissent entre elles.
La souffrance au travail
La souffrance générée par le travail est de plus en plus présente, malgré les évolutions positives dans les modes de management et l’organisation du travail. Il est nécessaire d’adopter une vision systémique qui prend en compte à la fois les aspects organisationnels et humains. Les principes de gestion des ressources humaines doivent être communs pour garantir l’équité, tout en étant individualisés pour répondre aux attentes de chacun.
Conclusion
Les dirigeants et les managers peuvent développer leur agilité décisionnelle en bénéficiant d’un accompagnement adapté. Cela leur permettra de mieux comprendre leur propre système d’évaluation et d’être en mesure de prendre des décisions éclairées. Il est essentiel de découvrir comment fonctionne l’équipe et quelles sont ses valeurs. Il faut initier une exploration collective des moteurs communs et entretenir ce mode de fonctionnement. La mise en pratique est indispensable pour progresser dans la prise de décision et dans tous les autres domaines du management.
Fin de l’article