Saviez-vous qu’il existerait entre 60 000 et 75 000 entreprises en France qui sont susceptibles d’être reprises chaque année ? Dès lors, les enjeux de la transmission s’avèrent on ne peut plus importants et évidents. Du fait de la complexité de la transmission ou de la reprise, plusieurs dispositifs d’accompagnement sont accessibles. On retrouve aujourd’hui l’un d’entre eux : le mentorat.
Comprendre le mentorat entrepreneurial
Le principe du mentorat est de mettre des dirigeants de PME ou d’entreprises plus importantes en relation avec des entrepreneurs reconnus et expérimentés qui ont su réussir dans leur aventure entrepreneuriale.
Aujourd’hui, les repreneurs possèdent une bonne expérience professionnelle et l’on estime que 96,1 % d’entre eux sont d’ex-dirigeants ou d’anciens cadres. Concrètement, ils font preuve d’une forte conviction dans leur capacité d’action et possèdent un niveau élevé de confiance en soi, de créativité et de compétences.
Le dispositif du mentorat est relativement connu et reconnu, notamment pour la motivation qu’il génère. Et l’on évalue à 80 % le taux de satisfaction des repreneurs face au mentorat, sans compter sur le taux élevé de satisfaction quand l’accompagnement s’effectue dans les premières phases de développement.
Relation entre mentor et mentoré
Que cela concerne une jeune entreprise comme une startup ou une entreprise en pleine croissance, la démarche du mentorat demeure identique : cela demeure une relation libre, volontaire, souvent bénévole et confidentielle.
Le mentor n’est pas ici pour donner uniquement des conseils avisés. Il aide concrètement le mentoré à s’interroger en adoptant une relation à effet miroir. Les rencontres sont régulières, généralement une fois par mois, mais cela dépend des modalités mises en place entre les deux parties.
Il importe que le mentor et le mentoré « se reconnaissent » afin de faire naître une relation de confiance qui va d’abord reposer sur le savoir-faire de l’entrepreneur. On ne cherche pas à travailler sur l’aspect technique. On cherche davantage à partager des compétences transversales sur des domaines variés, mais également à réfléchir sur la position du dirigeant, sur comment affiner la vision de l’entreprise et la pérennisation de l’activité.
Topographie du mentor et du mentoré
Pour bien comprendre l’importance du mentorat comme dispositif d’accompagnement au moment d’une transmission ou d’une reprise d’entreprise, il est préférable d’identifier clairement les rôles et les fonctions de chaque partie, mentor et mentoré.
Tandis que le mentor doit se tenir de toute ingérence dans la gestion de l’entreprise du mentoré, il doit rester également à son écoute et se montrer bienveillant. Il lui pose des questions et participe à lui ouvrir son champ de réflexion. Mais c’est bel et bien au mentoré de prendre finalement les décisions.
Ainsi, la relation de mentorat au moment de la transmission ou de la reprise est encadrée par des engagements réciproques ainsi que par un processus d’évaluation. Ce dispositif de mentorat est généralement proposé sur une période s’étalant entre 12 et 18 mois.
Pour bien comprendre qui est qui dans cette aventure qu’est la reprise ou la transmission, voici ce que l’on peut imaginer :
- Le mentor est souvent le dirigeant-propriétaire ou l’actionnaire majoritaire d’une entreprise. Son entreprise a traversé plusieurs caps de croissance. Il va chercher à partager son expérience et son savoir-faire bénévolement.
- Le mentoré est aussi dirigeant-propriétaire de son entreprise. Ce professionnel cherche un regard extérieur pour obtenir une analyse plus fine de sa stratégie de croissance.
Prendre en compte le facteur humain
L’accompagnement qu’est le mentorat dans le cadre d’une reprise ou d’une transmission fait apparaître une notion très importante : le facteur humain. En effet, dans cette relation professionnelle, la confiance en l’autre et la bienveillance dont on fait preuve sont deux piliers de la relation dans le mentorat.
Si le mentor ne fournit pas à proprement parler des conseils, il ne fournit aucune réponse non plus. Il est là pour poser des questions et « pousser » le mentoré dans ses retranchements et dans ses limites pour qu’émerge une nouvelle façon de faire vivre l’entreprise après la transmission ou la reprise. Dans le mentorat, la relation se construit et se nourrit petit à petit. Le mentor intervient uniquement comme expert métier.
Avantages du mentorat dans la transmission ou la reprise
Éveiller le mentoré
L’accompagnement que propose le mentorat génère de la confiance. Le mentor est ici pour casser des clichés et amener le repreneur à s’interroger. Celui-ci doit être en mesure d’entendre ce qu’on lui dit. En ce sens le mentor éveille le mentoré et lui ouvre tout un horizon auquel le mentoré n’aurait pas imaginé.
Valoriser la reprise ou la transmission
Il est très important que les questions portant sur la préparation du cédant et de l’entreprise plus largement soient abordées. Le mentorat va chercher à mettre en valeur l’entreprise. C’est aussi un formidable moyen de mettre la lumière sur l’aspect psychosociologique de la transmission-reprise ainsi que sur l’écosystème de l’entreprise.
Mettre en avant une culture d’entreprise
La reprise comme la transmission s’avèrent souvent difficiles, car cela relève du challenge de deviner ce qui se passe dans la tête de cédant. Souvent, ce dernier est mal préparé ou pas du tout. Il importe donc de ne pas se focaliser sur la personne, mais davantage sur son équipe, sur les valeurs de l’entreprise. Le mentorat permet de s’adapter à la culture d’entreprise, car cela démontre que le repreneur s’intéresse au facteur humain.
Orienter le repreneur
Le mentorat représente une sorte de porte d’entrée. En effet, le repreneur est souvent démuni et seul dans cette démarche. Dans ce dispositif d’accompagnement, le mentor forme le mentoré via des ateliers avec des experts métiers (avocats, experts-comptables, etc.), mais aussi avec des professionnels qui témoignent de leur succès. Cela apporte un cercle vertueux à la relation.
Le mentorat va ainsi plus loin que le simple tutorat. Le mentoré est plus actif et plus dynamique au moment de la transmission ou de la reprise. C’est en reposant sur l’humain que ce dispositif apporte toute sa valeur ajoutée. Transmettre une entreprise, c’est transmettre avant tout des valeurs et un savoir-faire que seul l’humain peut partager pour avancer et réussir.
Quelques sources :