Tandis que la crise sanitaire liée au Covid-19 accélère les transformations économiques et sociales, nous sommes en droit de nous interroger sur la pertinence de notre civilisation industrielle. D’après Jeremy Rifkin, le monde tel que nous le connaissons est déjà en train de subir une nouvelle révolution énergique : c’est le New Deal vert.
L’impact de notre économie
L’impact des activités industrielles, commerciales et humaines sur notre bonne vieille Terre n’est plus à démontrer. C’est aujourd’hui un fait et cela ouvre la voie vers une nouvelle ère géologique, appelée « anthropocène » ou l’Âge de l’Homme. Concrètement, l’humain, en tant qu’espèce, est reconnu comme étant le facteur le plus important des changements environnementaux, dont le changement climatique.
Les répercussions de nos activités multiples se font ressentir dans de très nombreux domaines : pollution atmosphérique, déforestation, dégradation des sols, extinction de certaines espèces, blanchiment des coraux, etc. Ces conséquences semblent s’accélérer depuis 10 ou 15 ans et menacent tout simplement la population mondiale et la santé de notre environnement à l’échelle planétaire.
Alors qu’une certaine prise de conscience s’opère chez les consommateurs, le monde de l’entreprise a un rôle crucial à jouer en menant une politique publique pour encadrer leur activité. C’est dans cet esprit que Jeremy Rifkin s’attend à une prochaine révolution écologique liée au monde de l’entreprise, une révolution basée sur l’éolien, le solaire et le numérique.
Comprendre le New Deal vert
Venu directement des États-Unis, le New Deal vert s’avère être un projet ambitieux pour lutter contre le changement climatique et les inégalités.
Dans les faits, 55 pays ont d’ores et déjà annoncé leur intention de rendre leur électricité renouvelable jusqu’à 100 %. D’autres nations se sont engagées quant à elles à une véritable révolution d’une ampleur identique.
En ce qui concerne la France, un projet de loi ambitionne de doubler sa capacité d’énergie renouvelable (1 133 GW) à l’horizon 2028.
Cette tendance qui s’installe durablement est déjà observable. Il suffit de se rendre compte du boom des ventes de voitures électriques et hybrides par exemple. Certaines villes ont fait le choix de remplacer leur bus fonctionnant au Diesel par un équivalent électrique.
Le New Deal vert des États-Unis est le seul système complet de mesure visant à une transformation globale.
Pour comprendre tout à fait ce qu’est le New Deal vert des entreprises, c’est une profonde transformation des us et coutumes dans le fonctionnement des activités de l’entreprise. Ce changement radical s’avère principalement centré sur l’utilisation des énergies renouvelables exploitées localement et gérées, si possible, par des infrastructures régionales qui sont connectées entre elles comme le Wi-Fi, la 4 G et incessamment sous peu la 5G.
À l’horizon de 2025 – 2030, il est tout à fait imaginable de voir chaque ville, chaque état, chaque localité sur terre produire assez d’électricité pour se montrer résilient et autosuffisant. Il suffit d’observer depuis quelque temps les mouvements de bourse de nombreux investisseurs institutionnels qui ont décidé de retirer une partie de leur argent — qui était alors consacré aux énergies fossiles — pour investir dans des énergies renouvelables.
Cependant, selon Jeremy Rifkin, une « bulle carbone » pourrait bien exploser à partir de 2028 quand la part d’électricité renouvelable atteindra les 14 % (actuellement, le solaire et l’éolien représentent 3 % de l’énergie mondiale).
Les entreprises et le New Deal vert
Dans cette perspective de lutter contre le réchauffement climatique, les entreprises doivent participer à cet effort. Il y a d’abord la question d’Internet et des nouvelles technologies.
La question de la digitalisation des services est une clé vers une meilleure gestion de l’énergie et, par conséquent, vers une empreinte carbone moindre sur notre environnement, car il y a aura moins de déchets, moins de transports, moins de pollution.
Internet est aussi indispensable que les énergies renouvelables pour limiter le réchauffement climatique. Avec une interconnexion de tous nos objets, des bâtiments et des sources d’énergie, il sera possible de mieux répartir l’énergie en temps réel en fonction des besoins.
Dès lors, la logistique deviendra plus fluide et plus rentable, chaque bâtiment de l’entreprise sera à la fois interconnecté et autonome.
Le secteur automobile a une part importante à jouer dans ce New Deal vert de l’entreprise. Avec les voitures autonomes, nous assistons à la 3e révolution industrielle. Aujourd’hui, de de plus en plus d’entreprises investissent dans ce sens.
Les énergies renouvelables permettent à chaque collaborateur, à chaque partenaire commercial, à chaque citoyen plus largement de produire sa propre énergie au sein d’un réseau intelligent.
Les entreprises vont devoir investir, encore et encore.
Ce n’est pas dans un objectif de relance — pas uniquement — mais aussi pour alimenter les secteurs stratégiques comme la santé, la recherche, l’éducation et l’écologie.
RSE et entreprise
La crise sanitaire liée au Covid-19 apporte un 2nde souffle à la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). En effet, les entreprises qui vont montrer une réelle volonté d’entrepreneuriat engagée, c’est-à-dire les entreprises à impact positif, vont pouvoir être mises en avant et bénéficier de soutiens et d’aides.
Avec le New Deal vert des entreprises, ces dernières peuvent plus facilement réaliser un diagnostic sur leurs pratiques d’achat par exemple afin d’identifier clairement des fournisseurs régionaux pour répondre précisément à leurs besoins.
Dans le cadre de ce plan écologique des entreprises, celles-ci vont pouvoir dès à présent définir un modèle qui repose sur des relations de proximité, de circuit court.
S’il faut résumer l’enjeu du New Deal vert de l’entreprise, c’est avant tout la localisation de l’activité économique.
Quelques sources :