Depuis quelques années, le monde de l’entreprise cherche à optimiser ses formations professionnelles. Elles mettent ainsi en place des stratégies d’accompagnement personnalisées et adaptées afin de répondre aux besoins et aux attentes spécifiques des apprenants. Plusieurs accompagnements apparaissent dès lors : le mentorat, le coaching, et le tutorat notamment.
Focus sur ces différents types de mentors en entreprise.
Le tuteur
Le tuteur est un salarié d’une entreprise qui a pour vocation de faire acquérir à l’apprenant des savoirs professionnels convenus dans une progression déterminée. Il devient alors le référent de l’apprenant. Il va accompagner l’apprenant dans sa formation en transmettant un savoir-faire et une technique professionnelle. Le tuteur évalue les progrès et les compétences de l’apprenant par le biais d’un référentiel de certification — ce qui est le cas pour les jeunes en alternance par exemple — ou un référentiel de formation.
La relation entre le tuteur et l’apprenant est une relation d’entraide. En plus de la transmission du savoir et de la technique, la relation dans un tutorat doit prendre en considération un 3e point, à savoir le centre de formation. C’est en effet avec cet organisme que le tuteur entretient des relations pédagogiques pendant toute la formation.
Le tuteur est un professionnel volontaire et bénévole. Son intervention dans l’entreprise présuppose l’existence d’un ensemble de savoirs professionnels qui sont bien évidemment maitrisés par le tuteur.
Comment reconnaître un bon tuteur ?
Il doit maitriser les savoirs et techniques professionnels de référence et disposer de compétences en communication et un savoir-faire pédagogique indéniable.
Le mentor
Le mentor, quant à lui, est un professionnel expérimenté qui a réussi à l’extérieur de l’entreprise pour laquelle il travaille. Il vient apporter un soutien à un apprenant moins expérimenté en mettant en mettant en avant deux aspects essentiels, à savoir le développement de la carrière de l’apprenant, ainsi qu’un soutien psychologique.
Chez le mentor, on cherche avant tout à transmettre un savoir ou une technique à une personne dans le but de passer un relais. Pour que la relation entre mentor et mentoré soit la plus efficace possible, il est essentiel qu’il n’y ait aucune relation hiérarchique entre les membres de l’équipe. Le mentor, à l’instar du tuteur, a une obligation de mettre à disposition des connaissances et des techniques professionnelles, en revanche, il n’a aucune obligation de résultat. On retrouve souvent le mentor dans le cadre d’un contrat de génération où le professionnel expérimenté vient former les plus jeunes.
L’objet du mentoring porte ainsi sur des champs différents :
Le partage de connaissances
La promotion d’une idée en interne
L’accompagnement au changement
Des conseils sur des aspects professionnels ou sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
Un accompagnement sur une transition professionnelle
Le mentor, pour impliquer davantage les mentorés, va partager ses expériences, aider les uns et les autres à décider des situations ou à faire des choix. Il va aussi réguler les émotions au sein d’une équipe, apporter comme une sorte de « soupape de sécurité » afin d’éviter les tensions. Finalement le mentor est le professionnel qui crée du lien social dans l’objectif d’apporter un vrai bien-être au travail et, in fine, une productivité améliorée.
Le coach
Le coach est une forme de mentorat qui se développe énormément depuis ces dernières années. Concrètement, c’est un accompagnement d’individus ou d’équipes dans le développement de leur potentiel et de leur savoir-faire en vue d’un objectif professionnel. Le coach aide le salarié à devenir une meilleure version de lui-même au sein de l’entreprise. On va donc miser principalement sur le développement personnel et non sur la formation stricto sensu.
Grâce à des entretiens individualisés, personnels, le coach fait émerger différentes clés propres à chacun où il révèle aussi bien des axes de succès comme des freins à l’épanouissement personnel et professionnel. Concrètement, il aide son client ou son équipe à élaborer ses propres solutions. Il intervient généralement pour aider à régler un conflit, mais aussi pour accompagner des équipes lors d’un changement ou d’une transition ou encore pour soutenir une politique RH. L’intervention d’un coach en entreprise s’inscrit dans le cadre d’un contrat qui prévoit des échéances et des résultats qui peuvent être évalués à terme.
Les caractéristiques d’un bon mentor
Quels que soient le type et la désignation du mentor, celui-ci dispose de caractéristiques inhérentes à sa fonction d’accompagnateur.
Là où le formateur ou le tuteur vont transmettre essentiellement des savoir-faire, le coach et le mentor s’attachent à transmettre davantage un savoir-être.
En effet, le formateur et le tuteur interviennent sur un contenu précis et utilisent des techniques pour sa transmission du savoir.
Le coach, quant à lui, intervient comme complément d’une acquisition technique. Son but est de rendre la technique acquise opérationnelle dans un contexte particulier qui évolue en se basant sur des compétences relationnelles (on parle alors de « soft skills » qui s’opposent aux « hard skills » qui représentent l’aspect technique).
Ensuite, un bon mentor est un professionnel qui est proche de l’apprenant, il peut ainsi partager son vécu et ses expériences. Alors que le formateur et le coach n’ont pas besoin nécessairement de cette proximité, le tutorat et le mentor valorisent cette proximité entre apprenant et accompagnateur.
Enfin, le dernier critère à prendre en compte chez un bon mentor est le contexte dans lequel est réalisée la transmission. En ce qui concerne le contexte, le coaching et la formation offrent généralement un cadre structuré, car c’est aussi ce que l’on attend de ces professionnels, à savoir qu’ils instaurent des balises claires et des objectifs lisibles. Pour le mentor et le tuteur, la liberté d’accompagnement est plus grande, car elle s’exprime via des rendez-vous organisés de manière plus libre, des sujets plus vastes en fonction des besoins du moment.
En somme, tous ces rôles se semblent se ressembler, mais ne se superposent jamais. Il est essentiel alors d’avoir en tête les objectifs visés, le contexte de l’apprentissage et ce qui est attendu à terme. Dès lors, vous serez à même de trouver le bon profil d’accompagnant.
Quelques sources :