La question de l’apprentissage est en étroite corrélation avec le fonctionnement de notre cerveau. Et on découvre qu’il existe pas seulement une manière d’apprendre, mais plusieurs façons. À chaque personnalité, à chaque sensibilité correspond un style d’apprentissage. L’arrivée des neurosciences dans ce domaine psychologique apporte un nouvel éclairage en la matière.
Un cerveau qui s’adapte pour apprendre
L’un des premiers apports des neurosciences est la découverte que notre cerveau s’adapte continuellement tout au long de notre existence. Même si nous « perdons » des neurones tous les jours — cela commence dès l’âge de 25 ans en moyenne —, nous en créons également tous les jours et développons en permanence de nouvelles connexions neuronales. C’est avec cette malléabilité que le cerveau se configure et se reconfigure tous les jours devant une situation nouvelle, et qu’il nous aide à évoluer et à nous adapter. Il n’y a pas d’âge pour créer et développer ces nouvelles connexions.
Plus vous allez stimuler votre cerveau, plus il va se développer.
On peut ainsi le comparer à un muscle qui requiert un entrainement régulier pour être optimal. Avec un peu d’entrainement et un peu de curiosité, mais aussi des interactions sociales, une activité physique constante et du repos, vous disposez de tous les facteurs pour que votre cerveau se développe dans les meilleures conditions.
Neurosciences et fonctionnement du cerveau
Les neurosciences mettent en lumière l’espace de travail qu’est notre cerveau. On comprend mieux les différents éléments qui entrent en jeu dans une phase d’apprentissage par exemple et par conséquent de formation.
4 axes se dessinent dans notre façon d’apprendre :
L’attention : savoir capter l’attention de l’apprenant est tout un art. Les neurosciences ont démontré qu’on recevait de meilleurs résultats en utilisant des séquences courtes et diversifiées. Savoir jongler entre les différents supports permet de garder le cerveau en éveil.
L’engagement affectif : on apprend toujours mieux quand on intègre une dimension émotionnelle. Grâce au storytelling par exemple où s’entrecroisent anecdotes et émotions, le cerveau est toujours en émoi.
Le retour d’information ou feedback : pour s’assurer que l’apprentissage se passe bien, il est intéressant, selon les neurosciences, d’alterner apprentissage physique et mental, de varier les formations théoriques et pratiques, voire de mettre en scène ou en situation.
La consolidation des éléments acquis : là encore, comme les enfants, la notion de répétition est essentielle pour apprendre, elle doit être active. Un bon apprenant cherche toujours à se souvenir ou à se « re-souvenir ». C’est tout le talent d’un bon formateur ou d’un bon enseignant d’organiser ce schéma répétitif (souvent avec des séquences courtes et quotidiennes) de manière à ce que le procédé devienne un réflexe et que la nouvelle connaissance soit bel et bien acquise.
Une manière d’apprendre et non un style d’apprentissage
On entend souvent dire qu’il existe un type précis d’apprentissage pour chacun. En effet, untel serait davantage visuel tandis qu’un autre apprendrait mieux avec une méthode auditive ou kinesthésique. Les neurosciences démontrent que notre cerveau a besoin de tous ces éléments et de tous ces canaux pour intégrer une information. Certes, nous avons tous nos préférences, mais pour que le cerveau enregistre parfaitement une information, surtout si celle-ci est nouvelle (comme dans le cadre de la formation).
En apprenant à se connaître, on arrive à percevoir facilement avec le temps quelle est notre « meilleure » manière d’apprendre. On parle alors de metacognition. Grosso modo, vous apprenez en vous observant en train d’apprendre. En effet, certains sont davantage du matin pour acquérir de nouvelles informations tandis que d’autres sont plus efficaces le soir voire la nuit.
Respecter ces particularités permet de mieux apprendre.
Le rôle du plaisir dans l’apprentissage
Les périodes d’apprentissage, surtout quand elles sont intenses comme cela est le cas quand on est dans les études, sont des moments à la fois fatigants et stressants. Le cerveau apprend uniquement selon un système binaire : essai-erreur. Or, quand on commet une erreur, notre cerveau nous envoie un signal désagréable et cela ne nous motive pas réellement pour y retourner. En revanche, lorsqu’on réussit, ce signal devient agréable et motivant. C’est une sensation positive proche de la notion du plaisir qui nous incite à aller un peu plus loin.
Les neurosciences démontrent cela. Le plaisir d’apprendre vient compenser les moments d’erreur, d’hésitation qui ne sont pas agréables. Il suffit d’observer les phases d’apprentissage chez un bébé ou un enfant. Celui-ci apprend toujours en jouant, car cela stimule tous ses sens et lui apporte un véritable sentiment de plaisir.
Un autre exemple est aussi les histoires qu’on nous a racontées quand on était enfant, histoires et contes lus le soir avant de se coucher ou histoires que nos parents nous racontaient. Ces histoires, vous les retenez mieux que n’importe quelle autre, car vous avez eu des sensations et émotions suffisamment fortes pour imprimer un souvenir durable.
Comment les neurosciences peuvent nous aider à apprendre ?
Pour gagner en efficacité dans vos apprentissages, les neurosciences proposent 3 clés essentielles :
La stimulation de la mémoire
La facilitation de mémorisation
L’entretien de la mémoire
La stimulation de la mémoire
Notre mémoire est un élément capital dans le processus d’apprentissage. Concrètement, à chaque nouvelle idée, le cerveau doit faire un lien avec ce que l’on sait déjà. Ce sont ces « ponts » entre traces anciennes et nouvelles traces qui facilitent la capacité de mémorisation. Pour se faire, il est important de partir de zéro, d’une page blanche. C’est en faisant des efforts que l’on va « muscler » notre mémoire, essayer de placer des éléments acquis au lieu de relire un texte écrit. L’effort de mémorisation est important, car au moment où l’on va se rappeler ou dès qu’on aura la solution, le souvenir sera plus durablement et plus profondément ancré en nous.
La facilitation de mémorisation
Pour faciliter les apprentissages, les neurosciences ont démontré qu’il est préférable d’éviter le multi-tasking. Faire une seule chose à la fois est le meilleur moyen d’apprendre durablement, quitte à faire des pauses régulières pour oxygéner et reposer le cerveau.
L’entretien de la mémoire
Enfin, pour que la mémoire soit optimale le plus régulièrement possible, vous devez travailler sur votre motivation. Et pour cela, la gestion du stress avec quelques exercices respiratoires s’avère efficace. En instaurant une régularité dans ce travail de gestion du stress (grâce au yoga, à la méditation, à la lecture de phrases inspirantes, etc.), vous voyez clairement les éléments que vous ne comprenez pas et qui nécessitent un approfondissement.
N’hésitez pas à réclamer un feedback quand vous le pouvez, à faire répéter le cas échéant. Et surtout, n’oubliez pas de célébrer vos succès, petits et grands. Cela va marquer positivement votre cerveau, lequel décidera d’enregistrer l’événement et de le relier à quelque chose de… plaisant.
Quelques sources :