Le mentoring a été introduit en France par Dominique Restino, ancien chef d’entreprise, passé par HEC. Il vise à accompagner sans jamais décider à sa place un(e) dirigeant(e), afin de contribuer à la croissance de son entreprise. Panorama des usages pour le ou la dirigeante.
Vous pouvez avoir une des meilleures idées au monde pour développer votre entreprise. Si vous n’avez pas quelqu’un de confiance sur qui vous appuyer à des étapes critiques de la création d’entreprise, ainsi qu’une équipe solide de compétences complémentaires vous permettant de trouver votre place dans un marché, vous vous essoufflerez et vous serez bloqué(e) à un pallier, comme en plongée et vous aurez du mal à le franchir.
C’est pour cela que le mentoring a été créé. Ça ne date pas d’hier car de tout temps, chez les scientifiques, les artistes, les explorateurs, il a fallu un exemple, un mentor dont le parcours est inspirant pour générer des réussites identiques.
Pour un(e) dirigeant(e) d’entreprise, la complexité actuelle du monde des affaires nécessite une multitude de compétences qu’un(e) gérant(e) ne peut cumuler seule(e). C’est précisément pour cela que l’accompagnement par un mentor est de plus en plus essentiel au bon développement d’une activité d’entreprise.
Aide à la prise de décisions seulement
Dans un article de Valérie Talmon des Echos Business paru en 2015, intitulé « Mentorat : passer le cap de la croissance grâce aux entrepreneurs », un aspect important du rôle de mentor est mentionné : « mon mentor n’est ni mon mari, ni mon actionnaire. Je peux donc lui parler de sujets opérationnels ou sensibles, comme la gouvernance du conseil d’administration. Un bon mentor ne donne pas de conseils, mais aide à la prise de décisions ! témoigne Anne-Laure Constanza, chef d’entreprise à la tête d’Envie de Fraises, une marque de vêtements pour futur maman. »
En général, afin d’être crédible, un mentor se doit d’être un chef d’entreprise ayant réussi dans son activité professionnelle avec une expérience du management mais aussi avoir connu les échecs classiques liés à entrepreneuriat pour bien appréhender des situations connexes vécues par l’accompagné(e).
Dans l’éthique du mentorat défendu par l’institut du mentorat entrepreneurial, le mentor de dirigeant(e) ne doit en aucun cas avoir des intérêts financiers (prestataire, associé, etc.) avec le mentoré afin que la situation d’accompagnement soit parfaitement saine. Et permette à juste titre au dirigeant(e) accompagné(e) d’avoir le prise de recul maximal quant aux décisions qu’il doit prendre, sans pour autant se sentir influencé par un individu ayant un intérêt quelconque à manipuler le décideur (nous y reviendrons dans un prochain article en Novembre 2018).
Croissance de 20% dans des secteurs porteurs
D’après l’article des Echos Business, ce type de mentoring, lorsqu’il est bien réalisé porte ses fruits avec une croissance globale du chiffres d’affaires de 20% par an en moyenne.
Évidemment, tout dépend du secteur d’activité en question. Les entreprises travaillant de près ou de loin dans un environnement numérique ou lié au développement durable peuvent bénéficier de tels taux de croissance, ainsi que d’autres secteurs porteurs. Tandis que d’autres, plus classiques ou traditionnels n’auront pas forcément un tel impact dans leur développement.
Selon le magazine en ligne « Focus RH », le mentoring est aussi un nouvel outil de management. Christina Gierse, en 2014 constate : « internationalisation, mutualisation des compétences, montée de l’hyper connectivité sont autant de motifs qui justifient la montée en puissance du mentoring dans l’entreprise. A ce jour, nombre d’entre elles-Total, Axa, CGF Suez, Areva (devenu Oreno), Veolia -s’appuient sur ce processus qui permet de développer l’intelligence collective et de favoriser la cohésion dans un environnement devenu incertain. »
Dans cet article, Gisèle Szczyglak, auteur du Guide pratique du mentoring donne une définition : « sous ce vocable d’origine grecque, il faut comprendre la mise en place d’un programme d’accompagnement basé sur le transfert d’expertise, le partage de savoir-faire et de savoir-être. Basé sur le volontariat, le mentoring qui peut être individuel ou collectif s’inscrit dans un cadre de bienveillance et de confidentialité. L’atout de cet outil est de supprimer toute notion de hiérarchie, afin de permettre une évolution symétrique, tant professionnelle que personnelle. »
Parmi les exemples où le mentoring peut être pertinent pour le dirigeant et son entreprise, en voici quelques cas : rachat d’un entreprise, changement de culture d’entreprise, réorganisation stratégique, souhait de favoriser l’égalité hommes-femmes. Le mentoring se déroule par binôme entre une personne déjà plus expérimentée et un entrepreneur qui peut se trouver en développement de son affaire ou bien qui a besoin d’un cap décisif à franchir et n’y arrive plus seul à force d’être la tête dans le guidon… surtout à l’ère numérique.
Mentorat inversé
Dans la pratique du mentorat, il existe plusieurs branches ou styles d’accompagnement. Dans une niche encore très embryonnaire, on peut mettre en place un mentoring inversé. D’après une consultante du cabinet de recrutement HAYS, Marion Gadot, directrice régionale adjointe Hays France, dans un article du Huffington Post de 2016, « le mentorat inversé est un nouveau principe mis en place par les grands groupes. On parle de mentorat inversé lorsqu’un dirigeant d’entreprise fait appel à une personne issue de la génération Y (ou X) afin d’acquérir un certain nombre de compétences en matière d’outils numériques et de communication. Cette pratique permet aux seniors d’intégrer les codes et les usages liés aux technologies de l’information et de la communication. Les connaissances en digital sont souvent utiles pour mener à bien les stratégies de croissance. »
Les retours d’expérience du mentoring sont probants. Dans une étude effectuée par l’Université de Seattle et l’Institut international de management (IMD) de Lausanne, portant sur 45 chefs d’entreprises ayant bénéficié de programme de mentorat, 71% d’entre eux sont certains que ce programme a permis une amélioration des résultats de l’entreprise, 84% ont eu le sentiment d’avoir acquis des compétences au sein de leurs fonctions et 76% ont jugé qu’ils étaient davantage capables de satisfaire les attentes des parties prenantes. En synthèse, ils ont particulièrement développé leur leadership et mieux appréhender leur prise de décision. Ce qui les a le plus séduit : l’optimisation du temps et des coûts alloués à la formation.
Si vous souhaitez vous faire accompagner dans votre démarche de mentorat, nous restons à votre écoute pour une personnalisation optimale de votre projet.
Sources :
- Mentorat : passer le cap de la croissance grâce aux entrepreneurs par Valérie Talmon – paru le 21/01/2015 dans les Echos Business : https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/success-stories/mentorat-passer-le-cap-de-la-croissance-grace-aux-entrepreneurs-105858.php
- Le mentoring, nouvel outil de management par Christina Gierse – paru le 28/08/2014 dans Focus RH : http://www.focusrh.com/formation/e-learning-mooc/le-mentoring-nouvel-outil-de-management-26450.html
- Les bienfaits du mentoring dans l’entreprise – paru le 23/09/2016 dans le Huffington Post : https://www.huffingtonpost.fr/marion-gadot/coahing-entreprise-bienfaits-mentorat_b_12150002.html