Durant ces dernières années, la digitalisation des outils de travail a entraîné des mutations profondes et sans doute irréversibles. En terme de productivité, c’est incontestable. Qu’en est-il de la transformation au niveau humain ? Analyse.
De nombreuses tâches jusque là manuelles et souvent assez chronophages se sont vues automatisées grâce au numérique. Cela a permis aux équipes de se libérer clairement du temps libre pour effectuer d’autres interactions ou travaux demandant créativité, réflexion, stratégie ou collaboration en équipe.
Le prolongement logique de cette numérisation de l’économie permet aussi de travailler dans différents lieux, selon son emploi du temps, ses clients, ses contraintes mais également en fonction des contraintes de circulation fortes (notamment dans les zones les plus densément peuplées). Ces dix dernières années, de plus en plus d’espaces de travail collaboratif ont vu le jour, en zone très urbaine dans un premier temps puis en zone rurale de plus en plus. Ces nouveaux modes de travail qui peu à peu se vulgarisent permettent à la fois de mieux décider de son temps de travail mais surtout de se connecter humainement à d’autres collègues, confrères, inconnus au sein d’un espace commun.1
Cette mutation numérique transcende les services de ressources humaines et quelque part révolutionne les manières de travailler qui pendant des décennies ont été similaires.
Digital workplace : quesako ?
Selon le blog Digital worplace, « le concept de digital workplace est protéiforme mais il répond parfaitement aux attentes des entreprises en matière de transformation digitale. D’ailleurs la plupart des organisations expérimentent déjà des briques de digital workplace, facilitant le travail collaboratif en mode projets. Systèmes de messagerie instantanée, agendas partagés, réseaux sociaux d’entreprise (RSE), CRM ou réunions virtuelles… » (1)
On le constate au quotidien : le présentéisme en entreprise a pris un sérieux coup dans l’aile, même s’il se pratique encore dans de très nombreuses sociétés de type grands comptes ou certaines administrations. Dans la plupart des TPE, PME, PMI, pour des raisons d’efficacité et de productivité, les salariés utilisent les outils numériques pour être joignable et pouvoir répondre à un besoin client quelque soit le lieu où ils se trouvent.
C’est devenu une tendance de fond et pas uniquement à Paris. Plus important encore : la génération des fameux digital natives (génération Y et Z) peuvent choisir leur future entreprise en fonction de critères comme la fluidité des relations et des circulations au sein de l’entreprise, de différents services, dans un esprit start-up qui peut déstabiliser certains managers intermédiaires.
Espaces de concentration et espaces annexes
On retrouve ce constat dans un blog animé par une grande banque française et internationale : « les espaces d’inspiration ‘comme à la maison’ tant en matière d’aménagement d’espaces (mobiliers…) que de technologies, sont ainsi très en vogue dans les entreprises. Un état que l’on doit en partie aux générations Y, souvent très connectées. Ces espaces annexes sont le plus souvent situés en marge des espaces de travail afin de laisser les postes de travail classiques comme des espaces de concentration. » (2)
Certains prétendent que l’économie numérique tue massivement des emplois et isole socialement de nombreux acteurs de l’emploi. C’est plutôt l’effet inverse qui se produit pour les générations Y et Z qui, elles, voient l’entreprise les accueillir avec un à priori très favorable sur leur maîtrise des nouvelles technologies, ce qui est le cas après une solide formation et une pratique en entreprise dédiée à ces activités. Mais qui ne se généralise pas systématiquement.
Une étude récente montre ce qu’est le poste de travail du futur (2017), chiffres à l’appui : «57% des entreprises associent d’abord le changement à la mobilité et à la technologie. 79% des employés l’associent à la refonte des modèles d’aménagement du temps de travail et/ou au travail à domicile ou à distance. »
Equilibre vie professionnelle et vie privée
En entrant dans le détail des outils numériques pour travailler ensemble, on retiendra que « la bonne vieille conférence téléphonique tient la 1ère place des outils actuellement utilisés pour la collaboration. ». Et aussi que « 2/3 des employés souhaitent adopter des modèles d’aménagement du temps de travail flexibles et l’accès à des données pertinentes de n’importe où ».
Le résultat le plus signifiant concerne l’équilibre de vie, donnée désormais cruciale pour les jeunes générations : «8% des employés considèrent très important de pouvoir utiliser leur voiture de fonction dans un cadre personnel tandis que 37% des employés considèrent comme très important d’avoir des horaires de travail flexibles, soit un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. »
Le besoin de se réapproprier un peu plus d’humanisation alors que les outils digitaux permettent à priori une individualisation croissante se fait sentir auprès des jeunes générations qui savent aussi utiliser ces mêmes outils pour des projets collectifs (crownfundings caritatifs, collecte digitale pour un événement d’entreprise ou personnel d’un salarié).
Le covoiturage à vocation francilienne pour les courts trajets, acté par la loi de transition énergétique en est un exemple caractérisé. Sans le digital, ce type de service n’aura pas pu voir le jour. Il génère du lien social et de l’humanisation.
Le process d’une transformation digitale réussie
D’après la société Indexpress (veille informationnelle pour entreprises) qui a sorti un document synthétique sur la transformation digitale des entreprises, cette prise en compte de l’humanisation passe par les fonctions supports qui la portent : « directeur des systèmes d’information, directeurs marketing, directeurs commerciaux, directeurs des opérations/supply chain, chief digital officer et DRH . » (3)
Rappelons que les étapes d’une transformation digitale réussie sont à « 60,6% définir une vision et la partager ; à 46,2% de faire évoluer les compétences des salariés ; à 44,9% de faire évoluer de concert tous les services ; à 40,3%, de définir une méthode de mise en œuvre à 39,2% de définir une gouvernance et à 27,6% d’accorder les directives métiers et l’IT. »
Néanmoins, ce type de mutation ne va pas de soi. Il semble prudent de se faire accompagner par un coach spécialisé connaissant parfaitement les rouages du management de l’entreprise et possédant cette culture digitale intégrant pleinement l’humain. C’est également un des axes sur lequel s’est spécialisé Bee Coaching. N’hésitez pas à nous solliciter pour vous accompagner dans la réussite de cette transition.
Sources :
- Poser les bases de son digital workplace : Blog Infobureaumag – Mars 2018 : http://www.infoburomag.com/poser-bases-de-digital-workplace/
- Esprit start-up, digitalisation, nomadisme : quel est le nouveau visage des entreprises ? : Blog de la BNP – Mars 2016 : https://www.bnppre.fr/actualite/nouvelles-tendances/20160503/esprit-start-up-digitalisation-nomadisme-quel-est-le-nouveau-visage-des-entreprises–82.html
- Etude sur la transformation digitale des entreprises : IndexPresse – Mai 2016 http://www.indexpresse.fr/wp-content/uploads/2016/09/La-transformation-digitale-des-entreprises.pdf